On dit que minuit est l’heure du crime. Le croyez-vous également ? Cette nuit-là ne fut pas très différente des autres. Ou presque. Ces temps-ci, de nombreuses personnes perdaient la vie dans la mystérieuse ville de Mystic Falls. Etrangement, sans aucune explication. Certains avaient fait le rapprochement avec l’arrivée des frères Salvatore. Mais ce n’était que des histoires. Ces garçons – deux têtes d’anges – ne pouvaient être tenus pour responsables de ce qui arrivait. Ils semblaient bien mystérieux mais nous ne pouvions faire de conclusions trop hâtives. Ils étaient jeunes ; en aucun cas des meurtriers.

Cette soirée commença dans un vieux manoir abandonné. Vous trouvez cela lugubre ? Certes, c’est possible. Mais les histoires de sang ne sont jamais gaies. Bien au contraire, on a tendance à connaître la fin ; un peu trop vite. Une faible lumière éclairait la pièce principale. Au centre, trois filles qui se tenaient côte à côte. Mais des adolescentes n’avaient rien à faire ici, à une heure aussi tardive – me direz-vous.

« Tu ne connais pas les légendes ? »
« Quelles légendes ? Ne me dis pas que tu crois à l’existence des vampires ! »
« Peut être bien, après tout. Des choses bizarres se sont produites dans cette ville. Je n’ai pas vraiment confiance … »
« Confiance en quoi ? En qui ? Ne dis pas de bêtises, les vampires n’existent pas »

Un bruit soudain, dans le hall. Les trois filles sursautèrent. Se regardant tour à tour, elles éclatèrent de rire. Bon Dieu, que cela sonnait faux. Elles ne souhaitaient que se rassurer. C’était la plus populaire des filles, qui avait eu l’idée d’entrer dans ce manoir. Cette dernière ne voulait que montrer au lycée tout entier, qu’elle & ses amies étaient plus intelligentes que les autres. Mais finalement, c’était idiot de vouloir prouver à autrui que l’on était capable de faire quelque chose dont on avait peur. Surtout, quelque chose aussi insensé.

Une des filles se leva.

« On devrait filer, il est tard. Minuit passé »
« Tu as peur, Rebecca ? »
« Peur ? Je n’ai pas peur. Je veux juste rentrer chez moi, c’est tout »

Alice – la plus populaire des filles – leva les yeux au ciel. Ce soir, elle avait des plans. Elle sortit un vieux livre de son sac et l’ouvrit à une certaine page. Rebecca décida de s’asseoir à nouveau. Quant à la troisième, elle était dépassée par les évènements. Alice regarda ses amies, et sa voix s’éleva dans la pièce.

« Ce soir, je te demande de venir à moi. Ô, fils de Satan. Toi, mort vivant. Reviens parmi les nôtres et venge-toi. Tue toutes les personnes qui te causeront du tord. Je te l’ordonne, rejoint-n … »
« Qu’est-ce que tu fais, Alice ? Tais-toi ! »

Le froid envahit la pièce. Les bougies s’éteignirent. Alice fut la première à hurler, suivie par ses camarades. Puis, ce fut à nouveau le silence.

.

Les élèves du lycée de Mystic Falls, avaient repris l’école depuis une semaine maintenant. Ce matin-là, beaucoup regardaient la télévision – choqués par ce qu’ils entendaient. De nouveaux meurtres, de nouvelles victimes. Cette fois, des étudiantes. C’était effrayant, lorsque l’on y pensait. Pourquoi ? Comment ? Personne ne pouvait répondre à ces douloureuses questions. Le mystère restait complet.

« Leurs corps ont été retrouvés dans la nuit, mais il fut très difficile pour les familles d’identifier les victimes. Nous n’en savons pas plus – mais cela fait maintenant six meurtres en moins d’un mois. Qui ? Dans quelles conditions ? Encore une enquête non résolue … Vous écoutiez Teddy Johnson, en direct de C … »

C’était le même refrain, à chaque fois. Impossible d’en apprendre plus. Aucun indice, qui permettait de résoudre les enquêtes. Les casiers étaient vides, peu d’informations. Pas de liens, entre les victimes – sauf les trois dernières. C’était tellement étrange. Une petite ville, des habitants terrorisés. Le lendemain des meurtres, des élèves décidèrent de rendre hommage à leurs anciennes amies. Des photographies, des fleurs. Cette journée ne fut pas des plus gaies. Mais il fallait désormais passer à autre chose. Avancer, si cela était possible. Se serrer les coudes. C’était maintenant la vie, à Mystic Falls. Ne faire confiance à personne.